Ce dimanche 15 février 2009
a été météorologiquement la journée idéale pour effectuer le premier contact avec l'oiseau.
Froid, soleil et haute pression étaient au RDV. Après un petit parcours routier sur son propre train, je déploie cette machine sous les yeux
curieux des pilotes présents ce jour à Mondrevillle (Très belle plate-forme ULM située au sud de Paris (77). L'ensemble des goupilles est mis
en place et vérifié…. La VPV (repérée point par point dans le manuel) est effectuée.
Contact. Le cœur bat fort (je n'ai jamais volé sur formule Mignet). Première impression (désagréable): pas de palonniers. Même en
pendulaire, les pieds servent à quelque chose !
Le moteur ronronne bien et la température est vite acquise. Un coup de volant et hop, un 180° au sol… Quelle maniabilité ! Ce qui me fait le
plus "peur", c'est peut être la sensation d'un pilotage pendulaire avec une aile mobile au dessus de la tête avec à la clé un mauvais réflexe
en tangage... On verra bien. Finalement, l'environnement est tellement différent ! Me voici au point d'arrêt… prêt. Pour ce premier vol, je
n'ai pas de radio. L'aile haute masque la pente d'approche. Un petit coup de volant et acquisition visuelle instantanée de l'angle mort.
Alignement, dernière vérification du débattement… GAZ. Le Balerit est très nerveux en accélération. Je pousse le manche le temps de
prendre ma vitesse. Le trim est centré au milieu. Je m'attends à des efforts en décalage ne connaissant pas la position usuelle idéale. Que
nenni. Le manche revient tout naturellement à sa place et le décollage s'effectue sans aucune peine. Le couple ne procure qu'un petit
gauchissement à droite. Ma correction est trop brutale. Le Balerit me présente toute sa nervosité en lacet. Le roulis induit est très
perceptible et super efficace à première vue. Cette montée initiale ressemble à un serpent. Je sur-corrige 3 ou 4 fois avant de percevoir le
neutre. La profondeur est bien réglée en montée. Aucun effort au manche. 6000rpm à la pendule et 500 m sous la quille plus tard, je lâche le
manche et observe avec étonnement la stabilité de cette machine. Juste une petite tendance à virer à gauche (mon poids certainement, je
suis seul à bord). Les premiers virages sont abordés avec attention… Comprendre le roulis induit pour mieux le gérer. Cette absence de
bille et ce ressentit de glissade et de dérapage permanent me déstabilise dans la première heure de vol. On s'y fait vite cependant. Aucun
problème d'inversion en tangage. Il est l'heure maintenant de ramener le Balerit sur terre. Il n'y a aucun vent. Tant mieux pour un premier
vol. A la réduction de gaz, le couple devient piqueur. Il faudra en tenir compte si des remises de gaz sont effectuées. Je ne touche pas au trim.
La prise d'axe est très facile. La descente se gère totalement au gaz. Aucune action sur le manche.. Le point d'aboutissement visé est atteint
et l'arrondi… un vrai bonheur… Retour au parking.
J'ai volé toute la journée en faisant 4 hdv et trois baptêmes ( la petite famille). Le Balerit est replié en 15 mn et retournera dormir ce soir
dans le garage familial. Du bonheur du bonheur et du bonheur…
Je voulais vous faire partager ce premier vol. Le Balerit semble être une machine extraordinaire. Bien sur, les perfs sont limitées. Mais son
domaine de vol est très sympathique et puis, quel plaisir d'avoir son "jouet" à la maison. Ce texte vous semblera peut être un peu puéril si
vous avez l'habitude de cette formule de vol. Pour ma part, j'avoue que j'ai redécouvert la sensation de l'aventure et de la découverte de
l'inconnu. Une sorte de remake du "lâché solo" qui fait battre si fort le cœur dans la poitrine. C'est le Balerit qui m'a offert ça après
2500hdv sur beaucoup d'autres types de machine. Merci à votre communauté de m'accueillir. J'espère de tout cœur pouvoir contribuer à
faire vivre et évoluer notre passion en votre sein.
Philippe